Les cultures de plantes à parfum et aromatiques du pays de Grasse et le génie de grands parfumeurs et d’industriels visionnaires ont donné à cette ville, dès le XVIIème siècle et aujourd’hui plus que jamais, une réputation internationale, pour la qualité olfactive incontestable de ses productions et pour son savoir-faire. Au début du XXème siècle, le territoire produisait et traitait 2 000 tonnes de rose et 1 800 tonnes de jasmin chaque année. Cependant, les quantités n’ont cessé de baisser, entraînant la destructuration de la filière des plantes à parfum du pays de Grasse et la disparition des savoir-faire.
La délocalisation des productions florales dans les pays émergents à main d’oeuvre bon marché a rendu les cultures florales du pays de Grasse non compétitive.
Les producteurs, ne pouvant plus vivre de leur activité agricole non rémunératrice, ont cessé progressivement leur activité et ont vendu leurs terrains poussés par la pression énorme sur le foncier, laissant place à une urbanisation galopante.
Résultat : Une diminution drastique des productions florales passant de plus de 1000 ha de champs de fleurs (en 1950) à 40 ha aujourd’hui et la disparition imminente d’une production identitaire bénéficiant d’un savoir-faire ancestral, alors même qu’elle reste reconnue mondialement.
C’est dans ce contexte et pour préserver un paysage tout autant qu’un savoir-faire transmis de génération en génération, que s’inscrit la création en 2006 de l’association Les Fleurs d’Exception du Pays de Grasse. Des jeunes producteurs de plantes à parfums et aromatiques, solidaires, engagés autour d’un double enjeu : « se démarquer par une qualité d’exception et respecter, protéger, les richesses que nous donne notre terre ». La foi des fondateurs en la richesse locale reposant sur une qualité unique des plantes (terroir, météo), un patrimoine historique exceptionnel et un savoir-faire à la française très prisé, les a conduits à la création de l’association dont les missions premières ont été la revalorisation des productions locales sur le marché du luxe et l’établissement de partenariats équitables et durables entre les agriculteurs, les transformateurs locaux (Albert Vieille, IFF, Firmenich, Robertet, Ashland…) et les marques de produits finis ((Dior, Chanel, Micaleff)